Grimper au sommet du Cotopaxi (5897m)
: "You can get the top !"
Finalement, j'ai (NoNo) pu grimper sur le Cotopaxi en août
2001 (l'année suivante). Il vaut mieux être en excellente condition physique pour tenter
le sommet, il s'agit tout de même d'une course de haute montagne (aïe aïe aïe, la
tête !). Un entraînement préalable aux efforts de longue durée est fortement
conseillé (running, cyclisme)... Ce n'est pas la promenade dans le parc, le dimanche
après-midi, qui va vous propulser jusqu'au sommet dans de bonnes conditions ;). Pour se faire une petite opinion, on peut
préalablement tester ses capacités à la laguna Quilotoa. Le Cotopaxi, c'est 6 fois plus
long, de nuit, avec de la neige, et encore moins d'oxygène... En ce qui nous concerne,
nous avons mis toutes les chances de notre coté en ayant une acclimatation du tonnerre
dans nos bagages : une nuit à Quilotoa (4000m), une rando entre Quilotoa et Chugchilán,
une nuit à Chugchilán (3200m), une nuit sous tente (prêtée par l'agence) aux lagunes
de Limpiopungo (3850m) et la dernière nuit (courte) au refuge Ribas à 4800m.
Malgré sa pente constante à 40% d'inclinaison (avec une
pointe à 45% dans les 200 derniers mètres), l'ascension (avec guide) ne requiert aucune
connaissance particulière de la haute-montagne. De plus, on marche en cordée du début
à la fin. Il s'agit d'une simple marche glaciaire harassante sans difficulté technique
(accessible donc, aux néophytes). La partie la plus délicate est l'entrée sur le
glacier (la moraine), là où la glace fond et regèle quotidiennement. Vers 2h du mat',
la glace est très dure et les crampons n'y rentrent quau prix de grandes taloches.
C'est un véritable calvaire pour les orteils mais c'est la seule solution pour ne pas
glisser. Cette entrée en matière ne dure que 50m. Ensuite, la texture du glacier
ressemble plus à de la neige et la progression est bien plus aisée. Quelques heures plus
tard, à 5700m daltitude, on passe au pied de Yanasacha (la roche noire) ; il
sagit dune partie de la cheminée trop chaude et trop verticale pour permettre
à la glace de se former. Dailleurs, quelques fumerolles sen échappent.
A partir de là, la pente saccentuant (on dépasse les 45%), lallure ralentit
encore un peu plus. Nous avons trouvé ces derniers 200m aussi destructeurs
quexcitants (il nous a fallu plus dune heure). On sait très bien quon
ne fera plus demi-tour du fait de la proximité du sommet ; pourtant les cuisses ne sont
pas loin dexploser et la respiration est proche de celle dun sprinter en
pleine action. Le fait de sarrêter ne suffisant même plus à nous permettre de
reprendre notre souffle, il ne restait plus quà avancer sans se poser de
question
Mais quelle récompense une fois là haut ! La vue sur tous les autres
volcans dont les sommets crevaient une mer de nuages : Cayambe, Illinizas, Antisana,
Chimborazo «negro» (couvert par les cendres du Tungurahua ce jour là), El Altar, et
jen passe
Du fait de la démesure du Cotopaxi, le cratère donne
limpression dêtre tout petit ; impression trompeuse puisque son diamètre
avoisine les 800m pour une profondeur de 650m. On remarquera quil y a peu de neige
dans ce cratère doù séchappent continuellement des vapeurs soufrées. Pas
besoin de se plaindre que lair nest pas pur, car de toute façon à 5897m il
ny a plus vraiment dair ! ;)
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Après avoir posé muni du drapeau équatorien devant le volcan
Cayambe (3ème sommet du pays à 5790m, il vous faudra songer à redescendre.
Jespère que vous aurez gardé un peu dénergie pour le retour, contrairement
à ma collègue Marie-Pierre qui avait tout brûlé en grimpant. Cette descente
achève lorganisme. Après 5h de montée, il nous aura fallu près de 2h pour
redescendre, encore et toujours essoufflés. Le soleil, bienvenu au sommet où il
réchauffe les curs, devient vite brûlant. Le paysage est fabuleux. Les crevasses,
le panorama, la plaine sur laquelle se projette lombre du volcan (cône parfait), le
refuge (tout petit, tout en bas), tout est grandiose. Devant mon bol de soupe au refuge,
alors que je lisais 9h30 sur ma montre, javais limpression quil était
déjà midi
POSTERS DE PRO (Jorge Anhalzer)
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Les alpinistes rapprochent la difficulté du
Cotopaxi à celle du Mont-Blanc. On attaque la montagne de face comme un bourricot et on
essaie de lui résister jusqu'au sommet (aïe aïe aïe, les cuisses !). Comme partout en
montagne, quelques accidents se sont déjà produits, et on dénombre quelques morts
chaque année.
Une avalanche, il y a quelques années, a complètement pulvérisé le refuge et tous ses
locataires...
Plusieurs agences - qui semblent plus ou moins sérieuses - proposent cette
excursion. Il fallait compter, en août 2001, de $120 à $150 par personne pour 2 ou 3
jours dexcursion, tout compris (nourriture, guide, transport, vestes et pantalon
polaires, gants polaires et surmoufles GoreTex, surpantalon GoreTex, chaussures, crampons,
piolet, corde et baudrier, lampe, duvet, tente). L'agence dispose de tout le matériel
nécessaire. Il suffit de demander ce qui vous manque. Explications claires, guides
expérimentés et certifiés, expédition minutieusement organisée ; comme nous avons
été très satisfaits de la prestation, on va faire un peu de pub pour nos guides :
TOVAR EXPEDITIONS LTDA (Fernando Tovar)
GUAYAQUIL #5-38 & CALLE QUITO
LATACUNGA
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tel : 03-811333
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Lascension se fait en 2 ou 3 jours selon le temps que lon veut consacrer à
lacclimatation à laltitude. Il est vivement conseillé de réaliser le trip
en 3 jours : une journée entière d'acclimatation et 2 nuits en altitude. Il existe, pour
l'instant, deux voies pour atteindre le sommet.
La route nord, classique, part du refuge, à 4800m. On y passe la courte nuit, et
on part en file indienne vers 1 heure du mat' pour arriver au sommet vers 6-7h.
La route sud, moins fréquentée, noffre pas de refuge. Il faut passer la
nuit sous la tente à 4800 m (gla-gla), en revanche lascension par ce
côté nous a été décrite comme plus "facile" et moins dangereuse (1 crevasse
au lieu de 3 par lautre côté). Étant donné que le soleil pointe son nez un peu
plus tard de ce côté là de la montagne, cette voie permet de soffrir une petite
grasse matinée, puisque le départ du camp de base se fait vers 3h. Seul inconvénient :
étant donné qu'il faut une logistique plus importante, le tarif est un peu plus élevé.
On compte normalement un guide pour 2 personnes. En tout cas, mieux vaut avoir ses
compagnons de route dès son pays d'origine, car après il peut être très difficile d'en
trouver sur place : il n'y a apparemment pas tant de gens que ça qui tentent le sommet.
Si vous visitez l'Équateur en solitaire, il faudra vous armer de patience avant de
trouver un équipier. Reste la solution de faire lascension seul avec son guide,
mais là, le tarif augmente (en 2001 : $180).
ATTENTION : Le mal des montagnes peut
frapper nimporte qui (même les plus sportifs), inutile de lui résister. Pour ne
pas prendre de risque, la cordée fait demi-tour au premier vomi
A peu près la
moitié des cordées natteint pas le sommet et le MAM (Mal Aigu des Montagnes) est
en grande partie responsable. Le seul vaccin est une très bonne acclimatation. Un
médicament (le Diamox) peut également bien arranger les choses. Les adeptes de
lhoméopathie pourront carburer à la Coca 9CH. Les autres, ceux qui nont
besoin de rien, sont de gros veinards. |