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Bien que Sivas soit une ville moderne, elle
a su mettre en valeur des constructions anciennes de lépoque moyenâgeuse (écoles
coraniques par exemple).
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Il y a quelques beaux monuments à
visiter, un peu en ruines pour quelques uns, mais bon ça donne un certain charme... Les
anciennes écoles coraniques (medersa) sont magnifiques, avec de très belles sculptures
et mosaïques de faïences bleues (architecture seldjoukide) ; certains édifices ont
transformé leur cour intérieure en salon de thé, et il est bien agréable d'y faire une
petite pause.
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La Medersa bleue (Gök Medrese) est l'un des plus beaux monuments de la
ville. La façade est richement décorée d'une multitude de motifs ; son portail est
grandiose...
Accompagnés de jeunes turcs, nous avons pu monter dans l'un des deux
minarets, qui paraissait pourtant bien délabré. Après avoir dépoussiéré l'escalier
en colimaçon, et monté tant bien que mal les marches étroites, nous voici surplomblant
presque toute la ville...
La couleur du ciel et celle (blafarde) de la façade ne sont pas
habituelles pour un milieu d'après-midi... Ne serions nous pas un jour d'éclipse ??? |
Selon ce quon nous a dit, pratiquement aucun touriste ne met
habituellement les pieds à Sivas ; il a fallu que la ville soit exactement située sur la
trajectoire de léclipse totale de soleil du 11 août 99 pour quau moins
pendant une journée Sivas ait eu limpression dêtre une ville
"touristique" (sans mentir, nous avons dû croiser une vingtaine de touristes ce
jour là, un record, Istanbul mis à part bien entendu).
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Cette éclipse restera un grand souvenir pour nous. Du fait même de
l'événement, qui reste quand même inhabituel, et aussi du fait de lambiance et du
contexte. Chacun se préparait à observer léclipse avec les moyens du bord ;
certains avaient pu se procurer des lunettes "spécial éclipse", dautres
se contentaient de verres teintés au noir de fumée ou de vieilles radiographies...
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11/08/1999 : SIVAS (jour
d'éclipse)
Notre appareil photo, installé au milieu dun petit parc au
centre de la ville, équipé de son objectif 300 mm muni dun verre de soudeur,
permettait davoir une vision en gros plan de léclipse, et les Turcs de tous
âges et de toutes conditions (du petit cireur de chaussures à la femme voilée en
passant par le vénérable grand-père) venaient à tour de rôle jeter un oeil dans la
lunette, tandis que nous faisions le décompte - en turc bien sûr - des minutes restantes
avant léclipse totale.
A quelques minutes du grand moment, les clameurs se firent entendre, la
tension montait ; il faisait plus frais, et une lumière étrange vint remplacer celle que
nous connaissions habituellement. Puis lémotion fut à son comble quand la lune
cacha complètement lastre solaire, les clameurs se firent plus intenses ; un
diamant rayonnait dans le ciel, ce nétait pas possible que ce soit si beau... Nom
dune pipe en bois, nous avions tellement bien scotché notre verre de soudeur à
lobjectif de lappareil photo quil a fallu batailler pour le retirer et
prendre une photo de léclipse totale. Trop beau, mais trop court... voilà,
cétait déjà fini. Quelques personnes priaient, sans doute pour remercier Allah
dun tel spectacle.
On peut comprendre après cela que des peuples comme les Incas pouvaient
faire du soleil leur dieu. On sest aussi demandé ce que pouvaient penser, en 1999,
les personnes qui ont vu léclipse sans connaître le phénomène et sans savoir ce
qui arrivait.
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NATHOU & NONO - © 1996-2002
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